Ça fait quelques temps déjà que la musique de Funérarium, projet solo de black metal atmosphérique français, m’est connue. Les thématiques abordées, tournant autour du spiritisme, des sciences occultes et de l’au-delà, entre autres, ont suscité mon intérêt. Sans avoir moi-même de convictions spirituelles de cet ordre, je reste curieux quant à ces domaines. Surtout par curiosité, je l’avoue, j’ai décidé de poser quelques questions à Kardec, l’individu derrière ce projet. Ces questions portent sur ses croyances, sur le groupe et également sur Spiritisme (sorti le 5 juin 2020), album hommage à Allan Kardek (dont le nom de scène du musicien est tiré), codificateur de la doctrine spirite.
L’album Spiritisme pour accompagner votre lecture :
D’où te vient cet intérêt pour l’au-delà, la parapsychologie, le spiritisme et ce qui s’en approche ? J’ai baigné très tôt dans la parapsychologie, mes parents pratiquant la doctrine spirite, j’ai toujours été entouré de sciences occultes, que ce soit l’écriture automatique ou encore la transcommunication instrumentale (communication avec des défunts via des techniques modernes, enregistrements de voix, captures d’images, etc…). Malgré cela, mes parents m’ont toujours laissé le libre-arbitre concernant mes choix et mes décisions spirituelles.
La doctrine spirite fait-elle partie intégrante de ta vie, ou bien n’en as-tu qu’une pratique occasionnelle ? Oui, la doctrine Spirite fait partie de ma vie, elle influence ma manière de voir les choses, ainsi que mes compositions au sein de Funérarium. Je rejoins l’idée que chaque créature est destinée à évoluer vers toujours plus de perfection. La vie spirituelle est la base même de toute existence, elle préexiste et survit à tout et est la charpente de toute forme matérielle.
Es-tu personnellement convaincu de l’existence d’une vie après la mort ou cherches-tu encore des réponses ? Non, je ne cherche aucune réponse, je suis effectivement convaincu d’une vie après la mort.
Le XIXe siècle est une période durant laquelle le spiritisme s’est développé et où le goût pour le paranormal et les questionnements sur la vie après la mort étaient particulièrement forts. Est-ce uniquement pour cette raison que tu y ancres tes albums ? Hormis l’engouement du spiritisme à cette époque, le XIXe siècle me passionne aussi pour son architecture, les artistes abondants de cette période, que ce soit les peintres comme Emile Friant que je vénère, John Everett Millais ou Chopin et Debussy pour la musique. J’ai peut-être vécu à cette époque dans une vie antérieure, qui sait ?
L’édition physique de l’album Spiritisme est notamment accompagnée d’un poster Ouija et d’une goutte, y a t-il une volonté d’ouvrir les amateurs de ta musique à ces pratiques ? Non, loin de moi la volonté de vouloir pousser quiconque à cette pratique, il faut que ce soit une démarche naturelle et une liberté de chacun. J’ai plutôt eu cette idée dans le but d’associer un objet en lien avec l’histoire d’Allan Kardec et pour immerger l’auditeur dans cette ambiance.
N’y a t-il donc pas un risque que des gens peu renseignés souhaitent se lancer dans la pratique du spiritisme (peu importe la forme) sans connaissances ou précautions particulières ? Il y a toujours un risque quand on expérimente quelque chose sans en avoir au minimum les bases. Je dirais à une personne qui veut se lancer dans le Ouija d’avoir comme règle de ne jamais expérimenter seul, le faire dans le plus grand respect et dans un but d’éveil spirituel.
Outre Allan Kardek, quels auteurs conseillerais-tu aux lecteurs souhaitant se renseigner à propos de la parapsychologie ? Et bien, je conseillerais des auteurs comme Leon Denis qui est le continuateur du spiritisme après la mort d’Allan Kardec, ou encore Gabriel Delanne, il y a aussi Ernest Bozzano, parapsychologue italien.
Que t’inspire le regain d’intérêt pour le spiritisme, le Ouija, etc… dans le grand public grâce / à cause du cinéma d’horreur ? En règle générale je ne suis pas fan des grosses productions Hollywoodiennes qui traitent de ce sujet, que ce soit les Conjuring, ou les Ouija. Pour moi, c’est tiré par les cheveux et ça tourne en ridicule le monde de l’au-delà. Mais si je devais choisir un film, car tout n’est pas à jeter, je dirais Les Autres de Alejandro Amenábar, sorti en 2001, j’aime beaucoup ce film.
– Nathan